• Qu'on me laisse à mes souvenirs

    Qu'on me laisse à mes amours mortes

    Il est temps de fermer la porte

    Il se fait temps d'aller dormir

    Je n'étais pas toujours bien mise

    J'avais les cheveux dans les yeux

    Mais c'est ainsi qu'il m'avait prise

    Je crois bien qu'il m'aimait un peu

    (Refrain)

    Il pleut

    Sur le jardin, sur le rivage

    Et si j'ai de l'eau dans les yeux

    C'est qu'il me pleut sur le visage

    Le vent du Nord qui s'amoncelle

    S'amuse seul dans mes cheveux

    Je n'étais pas toujours bien belle

    Mais je crois qu'il m'aimait un peu

    Ma robe a toujours ses reprises

    Et j'ai toujours les cheveux fous

    Mais c'est ainsi qu'il m'avait prise

    Je crois que je l'aimais beaucoup

    Si j'ai fondu tant de chandelles

    Depuis le temps qu'on ne s'est vu

    Et  si je lui reste fidèle

    A quoi me sert tant de v ertu

    Qu'on me laisse à mes amours mortes

    Qu'on me laisse à mes souvenirs

    Mais avant de fermer la porte

    Qu'on me laisse le temps d'en rire

    Le temps d'essayer d'en sourire

    Anna Vanderlove


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  • L'homme de Brive

    Jean-Max Brua

    Il fasait chaud ce jour

    Le chien dormait eans la poussière de la cour

    Elle était à laver dans la cuisine

    Quand la lumière a changé

    Se tenait dans la porte

    Un homme qu'elle ne voyait pas bien

    Pensant comme une idiote:

    Je n'ai pas entendu le chien

    Puis s'essuya les mains

    Elles étaient fraîches de savon

    Il dit : Après le pont

    J'ai manqué perdre mon chemin

    Il entra tout de bon

    Lui dit: Je vien de la part du grand

    Mais pardon je marche depuis Brive

    Et sans savoir je vous surprends

    En lessive

    Elle dit : Par ces chaleurs

    On salit tant plus qu'on transpire

    Si on comptait ses heures

    On croirait jamais en finir

    Puis dit : je manque à tout

    Je n'vous ai même pas rien offert

    Mais on refuse pas un verre

    Quand on a marché tout ce bout

    S'est mis sur le banc

    Lui dit qu'elle avait bien de la chance

    Pour le grand

    Elle lui versa du vin

    Se sentit gêné du silence tout soudain

    Il se donnait du temps

    Vidait son verre à petits coups

    Souriait de temps en temps

    A elle qui restait là debout

    Puis dit : ce qu'il fait chaud

    On est là seul ou c'est tout comme

    Elle dit : J'ai plus mon homme

    Depuis quatorze mois bientôt

    Elle lui fit son visage de femme

    Qui a bien su attendre un passage

    Il eut ses mains de laine

    Son sourire ses yeux de cendres

    Son haleine

    Puis il revint au banc

    Tandis qu'elle remettait sa robe

    Commença pour le grand : tu sais

    je dois te raconter dans l'ordre

    Elle dit : Y a bien un grand

    C'est le fils aîné des voisins

    Tu prendras le chemin

    Tout de suite après le mur blanc....


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  • Suzanne

    Léonard Cohen . Traduction Graeme Allwright

    Suzanne t'emmène écouter les sirènes

    Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin

    Tu sais qu'elle est à moitié folle c'est pourquoi tu veux rester

    Sur un plateau d'argent, elle te sert du thé au jasmin

    et quand tu veux lui dire que tu n'as pas d'amour pour elle

    Elle te prend dans ses ondes et laisse la mer répondre

    Que depuis toujours tu l'aimes

    Tu veux rester à ses côtés, maintenant tu n'as plus peur

    De voyager les yeux fermés

    Une flamme brûle dans ton coeur

    Il y avait un pêcheur venu sur la terre

    Qui a veillé très longtemps du haut d'une solitaire

    Et quand il a compris que seul les hommes perdus le voyaient

    Il a dit qu'on voguerait  jusqu'à ce que les vagues nous libèrent

    Mais lui même fut brisé bien avant que le ciel s'ouvre

    Délaissé et presqu'un homme il a coulé sous votre sagesse

    Comme une pierre

    tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur

    De voyager les yeux fermés

    Une flamme brûle dans ton coeur

    Suzanne t'emmène écouter les sirènes

    Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin

    Comme du miel le soleil coule sur Notre Dame des pleurs

    elle te montre où chercher parmi les déchets et les pleurs

    Dans les algues il y a des rêves des enfants au petit matin

    Qui se penchent vers l'amour , ils se penchent comme çà toujours

    et Suzanne tient le miroir

    Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur

    De voyager les yeux fermés

    Une blessure étrange dans ton coeur .


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