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je me souviens
de l'odeur des cahiers neufs,
de l'odeur de la crème au chocolat lorsque Maman la versait dans les petits bols de couleur et que nous nous disputions pour avoir la casserole ,
de l'odeur du cuir neuf, de mon sac à main, cadeau de Noël,
de l'odeur de mes chaussures neuves que je mettais à côté de mon lit pour les voir en me réveillant, et ce , malgré qu'elles me faisaient souffrir, trop neuves qu'elles étaient .
de l'odeur d'eau de cologne bon marché que se mettait P.
de l'odeur des bouches de proximité dans l'obscurité des cinés
de l'odeur des frites, et du fromage
de l'odeur du tabac, avec qui je ne m'autorise plus que çà : humer
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Suzanne
Léonard Cohen . Traduction Graeme Allwright
Suzanne t'emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
Tu sais qu'elle est à moitié folle c'est pourquoi tu veux rester
Sur un plateau d'argent, elle te sert du thé au jasmin
et quand tu veux lui dire que tu n'as pas d'amour pour elle
Elle te prend dans ses ondes et laisse la mer répondre
Que depuis toujours tu l'aimes
Tu veux rester à ses côtés, maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme brûle dans ton coeur
Il y avait un pêcheur venu sur la terre
Qui a veillé très longtemps du haut d'une solitaire
Et quand il a compris que seul les hommes perdus le voyaient
Il a dit qu'on voguerait jusqu'à ce que les vagues nous libèrent
Mais lui même fut brisé bien avant que le ciel s'ouvre
Délaissé et presqu'un homme il a coulé sous votre sagesse
Comme une pierre
tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une flamme brûle dans ton coeur
Suzanne t'emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin
Comme du miel le soleil coule sur Notre Dame des pleurs
elle te montre où chercher parmi les déchets et les pleurs
Dans les algues il y a des rêves des enfants au petit matin
Qui se penchent vers l'amour , ils se penchent comme çà toujours
et Suzanne tient le miroir
Tu veux rester à ses côtés maintenant tu n'as plus peur
De voyager les yeux fermés
Une blessure étrange dans ton coeur .
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et je continue, sans réfléchir, mon bracelet gratte la table, des gosses crient dehors , mais que font les parents?, il est tard, il est 1 heure, J.C. m'a dit qu'il rentrait cette nuit , Z est sortie ou regarde la télé ,il fait frais, mais çà fait du bien , l'écran me fait un peu mal aux yeux , mais j'ai parié que j'y arriverai, là je ne comprends pas ce que j'ai écrit, c'est ce qui est bien dans l'écriture automatique, c'est qu'on peut écrire n'importe quoi, on a rien à justifier, tout coule, rien ne doit s'arrêter, aucune pensée ne doit être retenue, et là, juste là , j'ai le trou....
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Dix, onze,douze. Douze car nous sommes déjà demain .
Heureusement , comme nous y sommes, je peux parler présent , je peux répondre présent, et parler d'aujourd'hui.
Nous sommes Mardi , même s'il est tout seul , et que nous sommes "amasaa", même si nous ne le sommes pas vraiment, puisque nous nous cachons derrière ce pseudonyme qui nous rend anonyme, et puis nous ne sommes qu'une , de la race de ceux qui peuvent dire "JE" puisqu'ils sont seuls derrière ce pseudonyme . Puisqu'il est seul, puisqu'elle est seule , que je suis seule, derrière ce pseudonyme .
Donc, essayons ...
"Je suis aujourd'hui, Mardi." Et c'est faux . Je ne suis pas le jour , je ne suis pas la date ....Je ne le ou la précède pas non plus .
Je suis MOI , dans un jour , qui s'ajoute à un autre jour, à un autre jour, à un autre encore , jusqu'au vingt-neuf, ou trente, ou trente et un , jusqu'au mois qui en devient la somme .
Je suis Moi pour un seul jour, ce jour qui éclaire de manière unique ce Moi qui ne sera plus jamais tout-à-fait le même que ce Moi de ce jour là .
Le Je , quand à lui quand il se dit Je , reste authentique . Le Je peut se dire Je du jour au lendemain, en passant par le somme qui relie ces deux là pour faire de celui d'après celui qui précède, et ainsi de suite ,etc...etc....etc....
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